Jusqu’ici cantonnés à des milieux jugés dépressifs ou nostalgiques, les discours alarmants sur le délabrement de nos sociétés se sont répandus. Ils sont maintenant cautionnés par le sommet de l’État, qui évoque ouvertement « l’effondrement » et la « décivilisation ». C’est que les effets concrets en sont de moins en moins escamotables : chacun peut vivre, à sa petite échelle, la dégradation continue de ses conditions de vie et l’irruption, à présent quotidienne, d’une violence feutrée ou meurtrière.
L’univers médico-social est peut-être la pointe avancée de cette déliquescence, à la croisée de la « crise » de l’éducation, de l’avachissement de la psychiatrie, de la surenchère technologique, de la politique gestionnaire et du changement de nature de l’immigration. Les institutions de soin et d’éducation, censées former et accompagner des individus libres et responsables, deviennent progressivement des fabriques de barbares.
Sofia, animatrice, institutrice puis psychopédagogue expérimentée décrit cette catastrophe permanente avec la justesse des praticiens de base pour en appeller à la renaissance de l’intérêt collectif et la fin de la bêtise savante.
Première partie (1er mai 2024)
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